RetraiteAlerte pour 30% des retraités : risque de baisse de pension

Alerte pour 30% des retraités : risque de baisse de pension

Les retraités ont bénéficié en janvier d’une revalorisation de leur pension, mais cette amélioration pourrait être de courte durée. Face aux impératifs budgétaires, le gouvernement explore plusieurs pistes d’économies qui pourraient affecter directement une partie d’entre eux. Deux mesures sont particulièrement étudiées : la suppression d’un abattement fiscal dont profitent les retraités et une augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG). Si ces propositions sont mises en œuvre, elles pourraient toucher des millions de pensionnés, notamment ceux dont les revenus dépassent certains seuils. Cette perspective suscite des inquiétudes, alors que le coût de la vie continue d’augmenter. Nous vous indiquons qui seraient les retraités impactés par cette baisse des pensions. 

Une hausse des pensions en début d’année avant de possibles restrictions

En janvier, les pensions de base ont été revalorisées, offrant un gain bienvenu aux retraités dans un contexte d’inflation.

Cette mesure, initialement menacée par des ajustements budgétaires, avait pourtant failli être repoussée de plusieurs mois ou désindexée de l’inflation.

Finalement, l’exécutif a choisi de maintenir cette augmentation, évitant ainsi un mécontentement général parmi les pensionnés.

Cette hausse représente une charge considérable pour l’État, avec un budget annuel de 350 milliards d’euros consacré aux retraites.

Face aux impératifs de réduction des dépenses publiques, plusieurs propositions visant à compenser ce coût sont désormais à l’étude.

Sachez qu’un retard des versements des retraites les 3 prochains mois est annoncé mais il ne modifiera pas le montant des pensions.

La suppression d’un abattement fiscal pour certains retraités

Depuis plusieurs décennies, les retraités bénéficient d’un abattement fiscal de 10 % sur leurs pensions, appliqué directement lors du calcul de l’impôt sur le revenu.

Cet avantage, historiquement justifié par l’absence de frais professionnels, permet à des millions de pensionnés de voir leur imposition réduite.

Mais cet allègement est remis en cause : un rapport du Conseil des Prélèvements Obligatoires (CPO), rattaché à la Cour des Comptes, suggérait récemment de le limiter aux retraités aux revenus les plus modestes.

Cette idée a été reprise par les présidents du Conseil d’orientation des retraites (COR) et du Medef, qui estiment qu’il ne se justifie plus pour les pensionnés les plus aisés.

Si cette mesure était adoptée, elle affecterait directement 8,4 millions de retraités, entraînant pour eux une augmentation d’impôt. Le gouvernement hésite toutefois à franchir ce cap, craignant les réactions d’une partie de l’opinion publique.

Vers un relèvement du taux de CSG pour une partie des retraités ?

Une autre mesure, jugée plus discrète, pourrait être appliquée rapidement : une hausse du taux de CSG appliqué aux pensions.

Actuellement, les retraités sont soumis à un taux de 8,3 %, inférieur à celui des revenus d’activité et du patrimoine, fixé à 9,2 %.

Deux organisations patronales, le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), plaident pour un alignement du taux des retraités sur celui des actifs, jugeant cet écart injustifié.

Si cette proposition était retenue, elle impacterait 5 millions de pensionnés, soit environ 30 % des retraités.

Pour un couple percevant 4 000 € de pensions par mois, l’augmentation de la *CSG* représenterait une baisse de 432 € par an sur le montant net des pensions.

Voici un aperçu des seuils concernés :

Situation Revenu fiscal de référence Taux de CSG actuel Taux de CSG envisagé Impact annuel estimé
Retraité vivant seul Supérieur à 26 004 € 8,3 % 9,2 % Jusqu’à 400 €
Couple de retraités Supérieur à 39 886 € 8,3 % 9,2 % Jusqu’à 432 €

Quels retraités seraient concernés ?

Les mesures à l’étude visent uniquement certains retraités, en fonction de leurs revenus.

  • Les personnes vivant seules dont le revenu fiscal de référence dépasse 26 004 €
  • Les couples dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 39 886 €
  • Ceux déjà soumis au taux plein de CSG, soit environ 30 % des retraités

Le gouvernement devra trancher dans les prochaines semaines. Entre la nécessité de maîtriser les dépenses publiques et la volonté d’éviter une contestation sociale, ces arbitrages s’annoncent délicats.

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