À partir du 1er avril, les règles du jeu changent pour les demandeurs d’emploi de 53 ans et plus. La réforme des retraites de 2023 produit désormais ses effets sur l’assurance chômage, avec un impact immédiat pour les seniors sans emploi. Ce sont principalement les 53-54 ans qui verront leurs droits reculer, alors même que cette tranche d’âge peine souvent à retrouver un poste stable. Jusqu’ici protégés par des dispositifs spécifiques, ils devront désormais composer avec des durées d’indemnisation plus courtes et un mode de calcul moins avantageux. Voici ce qui va changer pour les plus de 53 ans à partir du 1er avril lorsqu’ils sont au chômage.
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Réforme de l’indemnisation pour les chômeurs proches de la retraite
À partir du 1er avril, le cadre réglementaire évolue : les tranches d’âge ouvrant droit à une durée d’indemnisation prolongée sont repoussées.
Cette mesure touche directement les chômeurs âgés de 53 et 54 ans, qui perdaient jusqu’ici moins de revenus grâce à une durée d’indemnisation allongée.
Désormais, ce n’est qu’à partir de 55 ans que l’on pourra bénéficier de 22,5 mois d’indemnisation, et à 57 ans pour atteindre la durée maximale :
Âge du demandeur d’emploi | Durée maximale d’indemnisation avant le 1er avril 2025 |
Durée maximale d’indemnisation après le 1er avril 2025 |
---|---|---|
Moins de 53 ans | 18 mois | 18 mois |
53-54 ans | 22,5 mois | 18 mois |
55-56 ans | 27 mois | 22,5 mois |
57 ans et plus | 27 mois | 27 mois |
La durée d’indemnisation devient donc étroitement liée à l’âge. Le bénéfice d’une allocation prolongée est désormais réservé à un public plus âgé, avec un écart net entre les droits ouverts à 54 ans et ceux ouverts à 55 ans.
Ce basculement peut engendrer une inégalité de traitement perçue comme arbitraire pour les personnes juste en-dessous du seuil.
Des dispositifs pour aider les seniors à retrouver un emploi existent et leur permettent entre autre de rédiger une lettre de motivation pour un emploi ou les mettre en contact avec des entreprises qui recherchent des profils expérimentés.
Nouvelle méthode de calcul pour l’allocation chômage
Le mode de calcul de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est également modifié. Jusqu’alors, les demandeurs d’emploi âgés de 53 ans ou plus voyaient leur allocation calculée à partir des 36 derniers mois de travail.
À compter du 1er avril, seuls ceux ayant atteint 55 ans pourront encore bénéficier de cette période de référence allongée.
Pour les 53-54 ans, la période prise en compte sera désormais limitée aux 24 derniers mois, comme pour l’ensemble des demandeurs d’emploi :
- Avant 55 ans, l’allocation est calculée sur 24 mois d’activité
- À partir de 55 ans, la période de référence reste fixée à 36 mois
- Ce changement peut entraîner une diminution du montant de l’allocation pour les 53-54 ans, en cas de variations de revenus au cours des trois dernières années
Cette réforme introduit un double décalage : en durée d’indemnisation et en base de calcul.
Les demandeurs d’emploi les plus âgés, qui subissent souvent des interruptions de carrière ou des contrats discontinus, pourraient voir leur allocation chuter en raison de cette modification.
Fin de la dégressivité de l’allocation pour les 55 ans et plus
Seule disposition à caractère protecteur : la suppression de la dégressivité pour les chômeurs de 55 ans et plus.
Jusqu’à présent, les demandeurs d’emploi percevant une allocation supérieure à 92,12 euros par jour voyaient celle-ci diminuer après six mois.
Ce mécanisme, instauré pour inciter à la reprise d’emploi rapide, ne s’appliquera plus aux personnes de 55 ans et plus. Cette exemption représente un soulagement partiel pour les seniors percevant une indemnité élevée.