Jour férié ne rime pas toujours avec repos ni rémunération majorée : la réglementation française en la matière repose sur un équilibre subtil entre droit du travail, conventions collectives et pratiques d’entreprise. À l’approche du printemps, marqué par une série de jours fériés, les salariés sont nombreux à s’interroger sur leurs droits. Travail imposé, indemnisation, jours chômés obligatoires ou non : voici cinq repères pour éviter les approximations et mieux comprendre le traitement des jours fériés en entreprise.
Table des matières
Jours fériés en France : lesquels sont payés ?
Le Code du travail recense onze fêtes légales considérées comme jours fériés. Leur prise en compte varie selon les régions, les secteurs d’activité et les conventions collectives.
Le calendrier 2025 est le suivant :
Date | Jour férié | Jour de la semaine |
---|---|---|
1er janvier | Jour de l’An | Mercredi |
21 avril | Lundi de Pâques | Lundi |
1er mai | Fête du Travail | Jeudi |
8 mai | Victoire 1945 | Jeudi |
29 mai | Ascension | Jeudi |
9 juin | Lundi de Pentecôte | Lundi |
14 juillet | Fête nationale | Lundi |
15 août | Assomption | Vendredi |
1er novembre | Toussaint | Samedi |
11 novembre | Armistice 1918 | Mardi |
25 décembre | Noël | Jeudi |
Attention, cet arrêt de travail sera refusé en juin 2025 car il est considéré comme une fraude : l’arrêt maladie papier.
Légal ou non : un employeur peut-il imposer le travail les jours fériés ?
Le principe varie selon la date concernée et seule la Fête du Travail fait l’objet d’un repos obligatoire pour l’ensemble des salariés, sauf dans les secteurs dits « de continuité » tels que les hôpitaux, les transports ou l’hôtellerie.
Les autres jours fériés ne sont pas automatiquement chômés, à moins qu’un accord collectif ou un usage interne n’en dispose autrement.
Les jeunes de moins de 18 ans bénéficient, par défaut, d’un repos les jours fériés, sauf dérogation sectorielle.
En Alsace-Moselle, la législation prévoit le chômage automatique de ces jours dans les structures industrielles, commerciales et artisanales, à l’exception de certains métiers spécifiques (agriculture, professions libérales, enseignants…).
L’absence est alors considérée comme injustifiée, entraînant une retenue sur salaire proportionnelle aux heures non effectuées.
Rémunération des jours fériés : que prévoit le Code du travail ?
Le 1er mai bénéficie d’un traitement particulier : chômé et payé, il donne lieu à une indemnité égale au salaire habituel si travaillé, soit un paiement doublé.
En dehors de cette exception, la rémunération dépend du statut du salarié et de son ancienneté dans l’entreprise :
- Les salariés mensualisés présents depuis au moins trois mois perçoivent leur salaire habituel pour un jour férié chômé, sans réduction de traitement
- Aucune majoration légale n’est prévue si le jour férié est travaillé, sauf dispositions conventionnelles plus avantageuses
- La journée de solidarité, bien qu’associée à un jour férié, n’est pas rémunérée
Le tableau ci-dessous récapitule les différentes situations :
Type de jour férié | Jour chômé | Jour travaillé |
---|---|---|
1er mai | Maintien du salaire | Salaire + indemnité équivalente (= double) |
Autres jours fériés | Maintien pour salariés mensualisés (≥ 3 mois d’ancienneté) | Pas de majoration prévue par la loi |
Journée de solidarité | Souvent un jour férié non chômé | Travaillé sans rémunération supplémentaire |
« Faire le pont » : dans quels cas cela est-il possible ?
L’employeur peut décider de fermer temporairement l’entreprise en cas de jour férié isolé dans la semaine, pour permettre aux salariés de bénéficier d’un pont.
Il peut aussi refuser cette mesure et le salarié ne peut donc pas décider unilatéralement d’allonger son week-end, même en posant un jour de congé.
Journée de solidarité : un jour férié travaillé et non payé ?
Instituée en 2004 à la suite de la canicule de 2003, la journée de solidarité permet de financer des actions en faveur de la dépendance.
Les salariés à temps partiel y sont également soumis, au prorata de leur durée contractuelle. La journée de solidarité ne donne lieu à aucune contrepartie financière, sauf exception conventionnelle. Il ne s’agit donc pas d’un congé supprimé, mais d’un jour de travail supplémentaire non rémunéré.