Les Français s’absenteraient trop souvent ? L’idée persiste, relayée jusqu’au sommet de l’État, mais les comparaisons internationales démentent ce cliché. En Europe, la France se situe loin derrière certains pays comme l’Allemagne, où les arrêts maladie sont bien plus fréquents. Si la pandémie a accru les absences partout, les écarts entre pays restent significatifs et souvent liés aux systèmes d’indemnisation. Et contrairement aux idées reçues, les salariés français apparaissent plutôt modérés dans leur usage de ces congés. Nous faisons pour vous un point complet sur les arrêts maladie comparé aux autres payes Européens.
Table des matières
Une perception exagérée de l’absentéisme en France
Depuis 2019, le nombre d’arrêts maladie a augmenté en France, surtout pendant la crise sanitaire. En réaction, le gouvernement a récemment allongé le délai de carence dans la fonction publique.
Mais selon l’OCDE, les salariés français ont été absents en moyenne 12,4 jours en 2022, un niveau bien inférieur à celui de plusieurs voisins européens.
Saviez-vous qu’à partir du mois d’avril les indemnités journalières vont baisser lors d’un arrêt maladie? Elles correspondent désormais à 1,4 fois le SMIC.
L’Allemagne, largement en tête
L’Allemagne enregistre 24,9 jours d’absence par salarié selon l’OCDE en 2022. Des sources nationales avancent des chiffres plus bas :entre 15,1 et 19,4 jours, mais tous confirment un taux élevé.
L’explication tient en partie à son système : 100 % du salaire brut est versé pendant six semaines, ce qui encourage un recours plus fréquent aux arrêts maladie, même pour des affections légères.
Comparaison européenne
Les données de l’OCDE permettent de situer la France dans un contexte plus large :
Pays | Jours d’arrêt maladie par salarié (année) |
---|---|
Allemagne | 24,9 (2022) |
République tchèque | 19,2 (2022) |
Norvège | 18,7 (2023) |
France | 12,4 (2022) |
Belgique | 10,5 (2022) |
Espagne | 8,9 (2022) |
Italie | 8,3 (2022) |
Royaume-Uni | 5,7 (2022) |
Malte | 1,8 (2022) |
Des systèmes d’indemnisation très disparates
Les différences s’expliquent largement par le traitement social des arrêts maladie :
- Indemnisation forte : Allemagne, Norvège, République tchèque
- Soutien minimal : Royaume-Uni, Malte
- Système intermédiaire : France, avec 50 % du salaire brut versé dès le 4e jour
Au Royaume-Uni, l’indemnisation varie entre 12 % et 31 % du salaire net, dissuadant de nombreux salariés d’interrompre leur activité.
Malte et Royaume-Uni : absentéisme minimal
Avec 1,8 jour par salarié à Malte et 5,7 jours au Royaume-Uni, ces pays ferment le classement. Le faible niveau d’indemnisation, combiné à des démarches administratives contraignantes, limite fortement le recours aux arrêts maladie.
Les données européennes battent en brèche l’idée d’un absentéisme excessif en France. Les pratiques des salariés français apparaissent bien plus mesurées que celles de leurs voisins d’outre-Rhin, dans un contexte où les dispositifs d’indemnisation jouent un rôle décisif.